Il y a 20 ans : retour sur le dossier de « pédophilie d’Angers »
C’était il y a 20 ans
Vingt ans déjà. Jeune avocat, déjà passionné par le droit pénal et la criminologie, Pascal ROUILLER est destinataire un matin d’un appel du commissariat de police local :
« Votre client M. X est en garde à vue.
— Encore ?
— Oui, mais là c’est du lourd Maître, du très lourd… »
Ainsi débutait son aventure, qui durera plusieurs années, aux côtés de plusieurs des accusés, parmi les principaux, dans le dossier dit de « pédophilie d’Angers ». Des années d’instruction, des mois d’audience au premier degré à Angers, des mois d’audience en appel à Nantes, avec la défense vissée au corps, malgré l’horreur, l’abjection, les larmes et la douleur ambiantes. Histoire d’un combat solitaire – malgré l’aide extrêmement précieuse de son élève-avocate de l’époque devenue associée aujourd’hui, Sandra CHIRAC KOLLARIK – qui confronte à la violence sexuelle de dimension « industrielle », à la misère intellectuelle, sociale et affective ; affaire monstrueuse, dans tous les sens du terme, qui isole un peu face à la réprobation générale.
Procès exigeant, violent et difficile, qui entrainera collectivement professionnels, parties civiles, accusés, presse… aux confins de l’humanité, à interroger le système et ses failles, à questionner ses hommes et leurs maux. Mais également cette chance formidable, pour l’avocat qu’il était, pour les avocats qu’ils étaient, d’un côté ou l’autre de la barre : défendre, défendre, défendre, envers et contre tous.

Extrait de l’article du « Courrier de l’Ouest » de Cyprien MERCIER du 03 mars 2025

Image d’illustration de l’article « Ouest-France » de Julie ECHARD du 03 mars 2025
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